Tout comme l’enfance, l’adolescence est une période de vulnérabilité. Il n’est pas rare de voir apparaître des difficultés.

Il est admis que l’adolescence est synonyme de changements, de paradoxes. On parle même parfois de la « crise » d’adolescence. Outre des bouleversements hormonaux et des changements physiques, on retrouve également des modifications psychiques qui entraînent une instabilité affective et peuvent avoir des répercutions sur la vie de l’individu, mais aussi de son entourage : l’adolescent va avoir besoin de s’affirmer, de s’affranchir de sa famille, afin de se créer une identité propre. Les attitudes paradoxales, l’apparition de comportements nouveaux, passagers et/ou habituels, parfois infantiles ou au contraire très matures, donnent une allure souvent irrégulière au développement de l’adolescent. De nouvelles investigations narcissiques, identificatoires s’effectuent, dans le but de compenser celles perdues. Les ami(e)s vont devenir la nouvelle « famille », le bon objet.
Parallèlement, parents et enfants éprouvent davantage de difficultés à communiquer, à se comprendre.
Tous ces changements peuvent fragiliser l’adolescent qui pourra montrer des comportements et symptômes psychopathologiques révélant son mal-être. Ce passage obligé de l’enfance au monde adulte peut être vécu comme interminable et angoissant pour l’adolescent.

Peuvent apparaître : des comportements plus ou moins à risque tels que des conduites addictives (drogues, alcool, etc.), une transgression, des fugues, de la violence, une dépendance ou au contraire une désocialisation, des passages à l’acte, tentatives de suicide etc. mais aussi des formes plus discrètes évoluant à bas bruits comme un repli sur soi, une dépression…
Des organisations psychopathologiques comme des troubles du comportement alimentaire, des troubles majeurs de l’humeur, des bouffées délirantes aiguës, une schizophrénie etc.

Il est donc normal que l’adolescence soit une période complexe puisque c’est à ce moment que se joue la quête de soi, de son identité, de ses désirs et du sens que l’on veut donner à sa vie. Il faut rester souple et accepter que l’adolescent change, essaye, ne soit plus l’enfant qu’il fut ; il faut soutenir et aider cet adulte en construction, tout en restant vigilant pour ne pas passer à côté de symptômes psychopathologiques.

Le suivi

L’adolescent peut venir seul mais lorsqu’il vient avec ses parents, la famille entière est reçue pour définir les raisons et attentes qui motivent la consultation. Puis l’entretien se poursuit avec l’adolescent seul. A la fin de la consultation, les parents sont invités à revenir afin de discuter d’un éventuel suivi thérapeutique et de ses modalités.
Lors des séances suivantes, l’adolescent est reçu seul.
Au cours du suivi, les parents et la psychologue peuvent se rencontrer s’ils le souhaitent, avec l’accord de l’adolescent (le secret professionnel auquel la psychologue est tenue, concerne aussi la prise en charge de l’adolescent).

Des groupes de parole constitués de trois ou quatre adolescents peuvent être proposés par la psychologue au cours du suivi, selon les problématiques rencontrées. Une thématique commune est alors proposée aux jeunes. Le groupe offre la possibilité d’échanger sur leurs vécus et difficultés avec d’autres du même âge, ce qui peut être un véritable soutien pour l’adolescent.

Il s’agit donc souvent d’une période difficile pour l’ensemble de la famille. Le parent doit endosser une position complexe et composer avec cet adolescent changeant et pas toujours reconnaissant. C’est pourquoi, certains parents peuvent être en demande d’étayage psychologique : afin de supporter l’agressivité et le rejet parental de l’adolescent, pour rester disponibles et compréhensifs, pour trouver un juste milieu entre le tout autoritaire et trop de souplesse, afin d’accompagner au mieux leur enfant pendant cette période particulière…

Une simple consultation, un suivi psychologique même court, peuvent permettre de débloquer une situation difficile.